En 2004, au Texas, Rowan a deux ans quand les médecins diagnostiquent chez lui une forme rare et violente d'autisme, laissant ses parents désespérés. Anéantis, les rêves et projets d'une famille heureuse. Pourront-ils un jour communiquer avec leur enfant ? Seul réconfort aux crises de Rowan : chevaucher avec son père sur Betsy, une vieille jument. Une idée folle traverse alors la tête de Rupert Isaacson. Emmener son fils en Mongolie, l'une des dernières cultures équestres de l'humanité, et un pays où le chamanisme est toujours très présent, où les rapports entre le corps et l'esprit ne sont pas les mêmes que dans le monde " civilisé ". L'Enfant cheval est le récit de leur odyssée, une formidable aventure humaine où, au fil de leurs rencontres avec des hommes et des femmes extraordinaires, un enfant " différent " va reprendre contact avec le monde, avec la vie. Un livre événement qui sort simultanément dans trente pays, un document émouvant sur l'autisme et le handicap, sur ce chemin escarpé que parcourent des familles pour accéder à une relation qui n'est jamais acquise, et qui encourage à imaginer d'autres possibles.
L'autre jour, alors que je me promenais entre les rayons de la bibliothèque, tandis que les lutins choisissaient leurs livres, mon regard fut attiré par CE livre... Disons que c'est CE livre qui m'a choisi...
Un livre qui m'a beaucoup touché...
Extraits du livre "L'enfant cheval" - La quête d'un père aux confins du monde pour guérir son fils autiste - Rupert Isaacson - Ed. Albin Michel
p.39/ "Un jour, j'ai demandé à Charles ce que c'était, cette "énergie" qu'il disait utiliser pour guérir les chevaux. Il a répondu: "L'amour, Rupert. L'amour. Purement et simplement."
p.70-71/ (...) le docteur Temple Grandin (Auteur de Ma vie d'autiste (Odile Jacob, 1999) et L'Interprète des animaux (Odile Jacob, 2006), une autiste devenue professeur de sciences animales à la Colorado State University.
(...)
"Les animaux pensent en images, nous a-t-elle dit. Moi aussi. Comme beaucoup d'autistes. Ca veut dire que nous ne pouvons pas entrer en contact avec les autres gens, qui pensent différemment, avec des mots ou suivant d'autres schémas mentaux. Mais comme les animaux pensent pareil - visuellement -, c'est souvent facile pour les autistes de communiquer avec eux. Quand ils sont petits, parfois, ils font savoir ce qu'ils veulent dire à leurs compagnons humains par l'intermédiaire d'un animal, surtout d'un animal dont ils sont proches. Les autistes, si vous préférez, sont un pont entre les non-autistes et le monde animal, tandis que les animaux, surtout pour les enfants, peuvent être un pont entre le monde des autistes et le monde des humains "normaux".
Quant à savoir pourquoi le cheval semblait faire progresser le langage de Rowan, des études avaient montré que tout mouvement répétitif de balancement, qui nécessite qu'on trouve et qu'on retrouve sans arrêt son équilibre, stimule les zones du cerveau où sont situés les récepteurs impliqués dans l'apprentissage."
p.76/77/ "On dirait que c'est un bouddhiste né! (...) C'est qu'il ne prend rien pour lui. Il souffre sur le moment, puis il laisse partir la souffrance. Il ne suit pas l'intrigue et n'en fait pas un drame personnel, alors il ne souffre pas une fois le moment passé, comme une personne "normale". C'est un peu un don, tu sais."
p.389-390/ "Guérison. Le terme est-il trop fort?
Rowan est toujours autiste - son essence, ses nombreux talents y sont liés. Il a été guéri des dysfonctionnements terribles dont il souffrait - son incontinence physique et affective, ses tempêtes neurologiques dévastatrices, son anxiété et son hyperactivité. Mais il n'a pas été complètement guéri. Et je ne voudrais pas qu'il le soit. il me semble aujourd'hui que le "guérir", au sens où on essaierait d'extirper l'autisme, serait se fourvoyer complètement. Pourquoi ne pourrait-il pas nager entre deux mondes, garder un pied dans chaque, comme le font tant de neurotypiques? Pensez aux immigrants installés aux Etats-Unis, qui vivent avec un pied dans leur culture et leur langue natales, et un autre en Occident, qui marchent dans deux mondes. Rowan peut-il apprendre les compétences nécessaires pour nager dans notre monde, tout en conservant la magie du sien? Ce rêve n'a pas l'air hors d'atteinte."
Réactions d'une amie psychologue
"Oui, les sociétés chamaniques me semblent être un bon exemple pour apprendre à relativiser sur ce qui nous paraît normal ou anormal! Voilà une société qui sait reconnaître et utiliser les potentialités extraordinaires de personnes différentes."
"Avec mon propre cheminement plus ce que tu me rapportes à propos de l'autisme, je pense que la science a encore de gros progrès à faire. Que penser, du coup, des méthodes thérapeutiques, style ABA, qui visent à stimuler encore et encore les enfants autistes pour qu'ils soient les plus adaptés, les plus moyens possibles? C'est comme ne pas saisir leur essence, ça paraît appauvrissant... Après, je ne suis pas contre les prises en charge, bien sûr, il faut soutenir l'entourage et accompagner les facettes un peu plus difficiles comme l'anxiété, etc."
Rupert Isaacson est aussi l'auteur du livre: "Les derniers hommes du Kalahari"... Rupert est en effet impliqué auprès des Bushmen, un engagement absolu en faveur de leur cause...
J'ai aussi trouvé une vidéo de ce monsieur, lorsqu'il est venu en France, pour présenter l'équithérapie: https://www.youtube.com/watch?v=mDgAq6ifrRc