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La petite maison sans porte ni fenêtre

(Pour l'Equinoxe d'automne)

Il était une fois un petit garçon qui en avait assez de ses jouets et de ses jeux. « Que pourrais-je faire? » demanda-t-il à sa mère. Et sa mère, qui avait toujours de belles idées pour les petits garçons, lui répondit : « Tu pourrais partir en voyage et trouver une petite maison rouge sans porte ni fenêtre avec une étoile à l’intérieur. »

Cette réponse laissa le petit garçon bien surpris... d’habitude sa mère avait de bonnes idées, celle-ci, en revanche, était bien étrange.

-« Quel chemin dois-je emprunter? demanda-t-il à sa mère, je ne sais pas où trouver une petite maison rouge sans porte ni fenêtre avec une étoile à l'intérieur. »

-« Descends la route, après la maison du fermier, va au-dessus de la colline, lui dit sa mère, et puis reviens dès que tu peux et raconte-moi ton voyage. »

Ainsi le petit garçon mis sa casquette, sa veste et partit. Il n’était pas allé bien loin sur la route lorsqu’il rencontra une joyeuse petite fille qui dansait sous les rayons du soleil. Ses joues étaient roses comme des pétales de fleurs et elle chantait comme un merle.

Le petit garçon lui demanda : « Sais-tu où je pourrais trouver une petite maison rouge sans porte ni fenêtre avec une étoile à l’intérieur? »

La petite fille se mit à rire : « Demande à mon père, le fermier, dit-elle, peut-être qu’il le sait. »

Alors, le petit garçon continua son chemin.  Puis, il arriva à une grande grange où le fermier gardait ses tonneaux de pommes de terre, ses paniers de courges et de citrouilles dorées.

Le fermier lui-même se tenait là, devant la porte, regardant ses grands pâturages verts et ses champs de blé ensoleillés.

Le petit garçon demanda au fermier : « Savez-vous où je pourrais trouver une petite maison rouge sans porte ni fenêtre avec une étoile à l’intérieur? »

Le fermier se mit à rire, lui aussi : « J’ai vécu de bien nombreuses années et je n’en ai jamais vue. Mais demande à la grand-mère qui vit sur le chemin de la colline. Elle sait comment faire les confitures, le miel, les bonbons, le caramel, les pop-corns, et tricoter des gants rouges! Peut-être qu’elle peut te guider. »

C’est ainsi que le petit garçon continua son chemin, encore plus loin, jusqu’à ce qu’il arrive chez la Grand-mère. Elle était assise dans son jardin de plantes et de soucis. Son visage était ridé comme une coquille de noix et souriant comme un rayon de soleil.

Le petit garçon s’adressa à elle : « S’il vous plait, Grand-mère, savez-vous où je peux trouver une petite maison rouge sans porte ni fenêtre avec une étoile à l’intérieur? » La Grand-mère était justement en train de tricoter des gants rouges et lorsqu’elle entendit la question du petit garçon, elle se mit à rire de bon cœur, tant et si bien, que sa pelote de laine tomba par terre et roula sur le chemin caillouteux.

« J’aimerais bien trouver cette maison, moi aussi, dit- elle en ricanant. Ainsi, j’aurais bien chaud lorsque les nuits glaciales arrivent et la lumière de l’étoile serait encore plus belle que celle de la bougie. Mais, demande au vent qui souffle tant. Peut-être que le vent peut te guider. »

C’est ainsi que le petit garçon enleva sa casquette en signe de remerciement et monta sur la colline, bien tristement. Il se demandait si sa mère, qui savait presque tout d’habitude, ne s’était pas trompée. Le vent descendait de la colline pendant que le petit garçon montait. Lorsqu’ils se rencontrèrent, le vent tourna autour du petit garçon et s’arrêta à côté de lui en chantant. Il siffla dans ses oreilles, le poussa un peu et fit tomber une belle feuille dans sa main.

Après être restés tous les deux ensemble, un petit moment, sans rien dire, le petit garçon pensa : « Je me demande si le vent pourrait m’aider à trouver la petite maison sans porte ni fenêtre avec une étoile à l’intérieur.»

Le vent ne pouvait pas parler avec des mots, comme nous, mais il chanta pour le petit garçon et le guida jusqu’à un verger avec de beaux arbres fruitiers. Alors, il grimpa dans un pommier et en secoua les branches. Quand le petit garçon, pensif, revint à lui, il vit à ses pieds une belle pomme rouge.

Il la ramassa. Elle était si grosse que ses deux mains pouvaient à peine la contenir, si rouge qu’on aurait pu croire que le soleil l’avait peinte et sa petite queue était si droite qu’elle s’élevait telle une cheminée. Elle n’avait ni porte, ni fenêtre. Y avait-il une étoile à l’intérieur?

Le petit garçon appela le vent : « Merci! », lui dit-il, et le vent souffla pour lui répondre : « Je t’en prie! »

Le petit garçon rentra chez lui et offrit la pomme à sa mère. Elle prit un couteau (à ce moment de l'histoire, découpez une pomme en l'ouvrant horizontalement) et coupa la pomme en deux.

Oh! C’était merveilleux! Là, à l’intérieur de la pomme, se trouvait une étoile portant des graines.

Caroline Sherwin Bailey (traduction par Morgane Aubergé)