• Contrôles de l'inspection académique et contrôles sociaux... Vécus et ressentis.

    Ancien article "Blogorama"...

    Contrôles de l'inspection académique et contrôles sociaux... Vécus et ressentis.  (Homeschooling, éducation alternative,...) posté le vendredi 12 avril 2013 17:01

    Blog de melimelodesptitsblanpain : Méli Mélo des p'tits Blanpain!, Contrôles de l'inspection académique et contrôles sociaux...  Vécus et ressentis.

    "Droit de Regard", Jacques Pévert.

     

    Voici un article plutôt long qui est un peu un résumé des moments plus douloureux, plus pénibles, des épreuves de nos trois premières années d’IEF ici en France.  Mais, ce n’est certainement pas le résumé de tout le bonheur que nous apporte cette vie hors du commun, ce bonheur d’apprendre et de grandir en famille !

     

     

     

     


    Voilà, cela fait à présent la troisième année que nous subissons les contrôles liés à l'Instruction En Famille.  Oui, "subir" n'est pas un très joli mot.  Mais, il faut dire que ce ne sont pas des moments que l'on attend avec grande joie! ;o)

     

    Je pensais qu'il pouvait être intéressant de vous faire partager les vécus et ressentis de ces différentes visites...

     

    La première année, nous avons juste eu droit à la visite de l'inspection académique.  Vu que le contrôle social, lui, n'a lieu que tous les deux ans.  C'est une conseillère pédagogique qui est venue faire ce contrôle pour Pierre-Lilé qui était à ce moment-là le seul en âge d'obligation à l'instruction...  Cela a commencé par un premier contact téléphonique avec cette conseillère pédagogique, qui sur un ton doux et rassurant me dit qu'ils n'étaient absolument pas là pour juger, que mon fils était encore bien loin du bac et que c'était plus une formalité qu'autre chose...  Ce contrôle s'est plutôt bien passé.  La dame s'est amenée avec ces petites fiches d'exercices correspondant à l'âge et à "l'année scolaire" de Pierre-Lilé.  Ce dernier les a gentiment remplies.  Les réponses et le niveau ont paru satisfaire la dame.  Pierre-Lilé, tout joyeux, a même tenu à faire visiter sa chambre à cette brave dame...

     

     

     

    La deuxième année, les choses se corsent, un peu à la manière de la sorcière dans Blanche Neige qui prend moult apparences, je ne sais plus trop quel visage donner à cette "brave" conseillère pédagogique...

    Bon, ici, cette fois, le contrôle de l'inspection académique se fera et pour Pierre-Lilé et pour Léa-Kenza.  Pour Léa-Kenza, mis à part quelques petites remarques sur des petites choses à rectifier ou à entraîner, cela se passera plutôt bien.  Pour Pierre-Lilé face à différentes petites choses dans son comportement, nous commençons de plus en plus à soupçonner une forme d'autisme...  Pour ce deuxième contrôle, on m'avait prévenue qu'un an sur deux l'inspecteur académique devait être présent.  Celui-ci s'amènera donc en compagnie de la conseillère pédagogique.  La conseillère pédagogique se charge de Léa-Kenza.  L'inspecteur de Pierre-Lilé.  Aïe, un visage inconnu qui entre dans la maison sans même prendre le temps de saluer les enfants, ni de se présenter aux enfants ou ni même de prendre un peu le temps pour expliquer qui il est ni quelle est sa fonction.  Pierre-Lilé ne veut déjà pas descendre les voir, ça commence mal...  L'amie qui devait venir m'accompagner m'a oubliée...  Frédéric, mon mari, travaille.  Je suis seule.  Seule contre tous!  Lili-Rose a à peine 5 mois à ce moment-là.  Elle vient de se réveiller.  Je l'habille, tandis que Léa-Kenza remplit sagement ces exercices.  J'essaie de convaincre Pierre-Lilé de faire de même auprès de Monsieur l'inspecteur.  Ce dernier lui propose même d'aller chercher un livre à lui, rien à faire, Pierre-Lilé se braque, se renferme complètement.  Il ne fera rien, ne dira rien.  Le malaise s'empare de tout le monde...  Bon, on ne pourra pas l'évaluer...  La dame et l'homme quittent la maison.  Je pense qu'un gros stress s'est emparé de moi et que j'ai dû pleurer pas mal cette après-midi-là...

     

    Le pire reste encore à venir, une lettre froide, menaçante, le compte-rendu de cette visite.  (Voir ci-dessous)

     

    Notre premier contrôle social s'est, quant à lui, très bien passé.  Là, c'est le maire et son assistante qui sont venus à la maison.  Frédéric était également présent.  Le maire s'est intéressé à la raison de notre choix, aux méthodes que nous utilisions.  Léa-Kenza a même été très fière de présenter les Alphas à Monsieur le Maire!  J'ai appris par après, que le maire avait été "heureusement surpris"!  ...Mais bon, ne l'aurait-il point été, cela n'aurait rien changé!  Je trouve que nous n'avons pas besoin de l'aval de toutes ces personnes pour mener a bien nos choix d'instruction!!!

     

     

     

    Le 23.03.2012, suite au contrôle de l'inspection académique, j'écrivais:

     

    Bonsoir les amis,

     

    Pour ceux qui me connaissent "de plus loin": Marina, maman belge de 5 enfants installée dans le Sud-Ouest de la France depuis un an et demi... Parmi mes cinq lutins: deux petits loulous nés en Maison de Naissance et un né à la maison... Un an d'école Steiner en Belgique, puis l'IEF rapidement devenu "hunschooling" pour mes deux aînés...

     

    Juste votre avis, un petit mot de soutien, un conseil, après avoir pris le temps de lire ce qui suit, ce serait sympa!

     

    Nous avons eu droit au 2ème contrôle de l'inspection académique. Mon fils aîné (bientôt 8 ans), n'était pas dans un bon jour (comme ça peut arriver à chacun d'entre nous!) Il a donc refusé de coopérer, j'ai donc eu droit à ceci, dans la copie du rapport qui sera envoyé à l'inspecteur d'académie:

     

    2.Pierre Lilé (CE1) 7 ans et 11 mois (CP)

     

    "Contrairement à l’année passée, Pierre-Lilé a refusé de coopérer lors de la visite.

     

    Il a donc été impossible de vérifier ses progrès concernant les apprentissages et

     

    connaissances attendus en milieu de CE1.

     

    Le temps d’enseignement dans la famille n’apparaît pas effectué selon une durée ni

     

    une programmation rigoureuse et aucun cahier ne nous a été présenté. Le niveau en

     

    lecture et en mathématique semble très faible.

     

    La volonté d’éviter la contrainte scolaire aux enfants est évidente de la part de la

    famille mais l’attitude fermée et opposante de l’enfant est inquiétante et l’on peut

    penser qu’elle risque de nuire à l’acquisition des savoirs de base nécessaires à tous

    dans le cadre du socle commun des compétences et connaissances. Une nouvelle

    visite est donc à programmer afin de s'assurer des progrès de Pierre. Si tel n'était pas

    le cas, il conviendra d'interroger les modalités d'enseignement proposées."

    S'il est vrai que la conseillère pédagogique ainsi que l'inspecteur de l'Education Nationale présents pour ce contrôle ont été très humains face au refus de Pierre-Lilé, en tentant de lui proposer "autre chose que leurs fiches d'évaluation" (par exemple qu'il lise un livre à lui "Tintin", ou autre,...) je trouve que c'est tellement simple, trop simple, de rédiger ainsi un rapport sur un enfant alors que ces gens viennent chez nous sans nous connaître, sans prendre le temps de parler avec nous... Ils n'ont pas pris le temps de se présenter aux enfants, ils ne m'ont posé aucune question sur "ma façon de pratiquer l'IEF" avec les enfants... Qu'ont-ils passé comme temps auprès de nous? A peine deux petites heures... A part leurs fiches et que les enfants les remplissent, ces gens-là se sont-ils préoccupés d'autre chose?
    Pour Léa-Kenza, qui est beaucoup plus scolaire:

    Résultats :

    1.Léa Kenza (CP)

    L’enfant a bien coopéré lors de la visite.

    Les résultats obtenus sont assez satisfaisants même s’ils ne sont pas calés sur ceux

    qu’on est en mesure d’attendre d’un enfant en milieu de CP.

    La lecture est en cours d’apprentissage, la famille utilise la méthode des « Alpha » et

    des livres de littérature enfantine sont mis à la disposition des enfants.

    Léa Kenza ne lit pas encore et n’est pas en mesure d’écrire sous la dictée : par contre

    elle manifeste une grande capacité d’écoute, de compréhension et de discrimination

    phonologique. La graphie cursive n’est pas acquise et l’enfant transcrit en utilisant

    l’écriture en majuscules ou script.

    Elle maîtrise la comptine stable et le dénombrement jusqu’à 15. Les notions d’addition

    et soustraction sont en cours d’acquisition.

    Bon repérage spatial et sur la feuille.

    Les connaissances concernant les propriétés des figures planes et la comparaison de

    longueurs sont aussi installées.

    Un entraînement particulier est à renforcer concernant les procédures d’apprentissage

    du nombre (l’attendu en fin de CP est la connaissance des nombres jusqu’à 100) et

    de calcul mental (sur-comptage et décomptage) sous forme de petites situations

    problèmes.

    ...Rien que la phrase "l'enfant a bien coopéré" me dérange!

    Si je pratique l'IEF, ce n'est justement pas pour que "les résultats soient calés sur ceux d'un enfant du même âge scolarisé".

    De cette rencontre avec ma fille, la conseillère pédagogique m'a dit qu'elle devait apprendre à écrire de manière cursive, exercer son comptage et qu'elle traçait ses "6" comme on dessine des cerises... Moi, j'aime les cerises, je les trouves gaies!

    A quoi devez-vous vous attendre lors d'un contrôle, à ceci:

    Une série d’exercices dans les domaines des mathématiques et du français a été

    proposée.

    En mathématiques ont été testées différentes connaissances et compétences :

    _ Ecrire, nommer, comparer, ranger les nombres entiers naturels < 100

    _ Reconnaître les différentes écritures d’un même nombre

    _ Utiliser le dénombrement pour comparer des quantités

    _ Résoudre des problèmes relevant de l’addition et de la soustraction

    _ Déterminer par addition le résultat d’une augmentation

    _ Connaître et utiliser le vocabulaire lié aux positions relatives d’objets

    _ Distinguer des figures planes

    _ Reproduire ou compléter une figure sur papier quadrillé

    _ Comparer des longueurs

    En français ont été testées différentes connaissances et compétences :

    _ Connaître le nom des lettres

    _ Conscience phonologique (phonèmes- pseudo mots)

    _ Copier un court texte

    _ Comprendre un récit lu par un tiers en sélectionnant les informations essentielles

    (images séquentielles à sélectionner et ordonner) et manifester sa compréhension

    dans des réponses à des questions

    _ Ecrire en respectant les correspondances entre lettres et sons

    _ Ecrire sans erreur des mots mémorisés

    Le contrôle a été effectué sur support papier.

    Pourtant, la conseillère m'avait bien rassurée, en me disant qu'ils ne venaient pas du tout pour juger, mais pour s'assurer du bien-être de l'enfant... Que les résultats de leurs tests n'étaient là qu'à titre informatif pour nous...

    J'en profite également pour rappeler ce qui se passe en ce moment sur Facebook, sur "Hors des Murs":

    Appel aux familles IEF !
    L'éducation nationale nous prend pour des imbéciles, en nous affirmant, à nous et à à la famille Claudin Taponnot, qu'il n'a jamais été question de tester nos enfants. Je suis en train d'écrire un article sur le sujet, pour Hors des murs, pour démontrer que si nous sommes signalés, entendus pa...r les gendarmes et envoyés devant les juges, c'est parce que nous ne nous sommes pas laissés faire justement au sujet des tests exigés. J'ai déjà beaucoup de témoignages sur les exigences de tests de la part des inspecteurs, d'un peu partout. Je reçois des courriers hallucinants !! Si vous voulez témoigner des exigences de tests, des tests subis par vos enfants, de vos batailles, des abus que vous subissez, n'hésitez-pas à m'écrire, je prends !!

    Message de Sylvie Martin-Rodriguez ("Les 10 plus gros mensonges sur l'école à la maison" Ed. Dangles )

    Je vous laisse, je suis fatiguée de cette incapacité de l'homme à changer les choses...

    Amitiés,

    Marina.


    "Sois le changement que tu veux voir dans le monde" (Gandhi) ou encore "La seule manière de créer le monde dans lequel on veut vivre est en agissant comme s'il existait déjà" (John Holt)

     

    Ce sont ici quelques lettres de soutien reçues qui m'ont fait beaucoup de bien et que je trouvais intéressantes à partager! ;o)

    Par soucis du respect de l'anonymat de chacun, j'ai volontairement enlevé les noms des personnes m'ayant écrit, le nom cité de l'inspecteur ayant effectué la visite, nom du village,...

     

    coucou,

    je suis 100% avec toi, ne t'inquiete pas, j'ai vu une emission sur l'IEF en france, et l'education nationale est totalement contre, normal, de leur point de vue.
    donc il faut faire flancher les mamans comme toi qui ont le courage de les contrer, et d'en etre fier, et tu as tout à fait raison!!!
    ils frappent fort, mais il faut te dire que la prochaine fois, ils seront tellement surpris qu'ils ne sauront plus quoi dire!!! se ne sont que des bureaucrates, je suis sure que s'ils demandent à des enfants scolarisés au meme niveau beaucoup n'arriveront pas à mieux, car les enfants ne sont pas des machines. ils sont trop nombreux et certains s'en sortent grace à leur parents qui passent du temps derrière pour les aider. pour les autres, tu suis ou tu y restes.
    alors ne t'inquiete pas, je te connais tu dois te demander si tu fais le bon choix : OUI, tes enfants sont epanouis, heureux, pleins de joies de vivre. Le pauvre lilé n'a pas passé une période favorable, stressante, mais ca ils ne le voient pas!! toi tu vois ce qu'il acquiert au fil du temps, et il evolue, c'est l'essentiel!
    quand vous serez chez vous, plus au calme et detendu, tout sera parfait, et pierre lilé sera plus ouvert et réceptif. patience, mais ca tu connais, on t'envie toutes pour ca!!!
    je te fais de gros bisous et ne t'inquiete pas.
    gros gros gros bisous de nous trois!!!

    ps : petite anecdote pour detendre l'atmosphere et te faire rire : mon fils, jeudi midi a manger des 'popettes de dingue'... alors tu vois, meme les dingues on n'en fait qu'une bouchée!!! lol et vive les paupiettes de dinde!!! bisous

     

    Bonsoir Marina,

    J'ai préféré laisser quelque peu décanter ton message avant d'y répondre.

    Le contenu des rapports des inspecteurs ne m'étonne que très peu. Ils utilisent un jargon qui leur est propre .. un peu comme les médecins qui n'ont pas trop envie qu'on les comprenne ... tout en s'exprimant quand même et se donnant ainsi bonne conscience ... C'est une manière comme une autre de garder le pouvoir .. surtout vis-à-vis de personnes qui mettent en place quelque chose qui leur échappe complètement.
    En tant que sage-femme indépendant de tout système, j'ai souvent rencontré ce genre d'individuE.

    Je ne m'inquièterais pas trop de ce qu'ils ont écrit .. et du menaçant sous-jacent.
    Je n'ai pas encore étudié en profondeur les nouveaux textes de loi français ... mais, il semblerait que nos gouvernements respectifs vont dans le même sens.
    Il te/vous reste, malheureusement, à admettre qu'il faut parfois faire "bonne figure" .. ce qui implique directement vos enfants. Leur expliquer qu'à des copains on peut dire "wouais !" mais qu'à certaines personnes il faut dire "oui" !!
    si vous voulez avoir la paix.
    Ou alors, il vous faut entrer dans une démarche ... qui inclura aussi vos enfants : la contestation passive.
    Je pense qu'il faut avoir les reins drôlement solides pour cette aventure à la Sylvie - que j'admire ! - !! et surtout avoir de très bons amiEs soutenants (et un couple solide). J'en ferais, à distance, partie, si c'est votre choix.

    Je vous embrasse fort

     

     

    Coucou Marina !

    Je me rends compte que les journées passent à toute allure et je n'ai toujours pas répondu à ton mail sur ce fameux contrôle académique.....en tout cas comme cela fait pas mal de temps maintenant j'espère que tu as pu "digérer" ce compte rendu bien réducteur et je voulais t'envoyer mon soutien....même quand on a des convictions et beaucoup d'amour comme toi, c'est toujours difficile de se faire juger ainsi par des personnes extérieures (même si on a beau savoir que nous n'avons simplement pas les mêmes idéaux !).... je suis désolée (moi qui t'avais assuré que cet inspecteur était sans doute parmi les 4 inspecteurs du département le plus humain)

    En lisant leur compte rendu on a vraiment l'impression d'une certaine rigidité dans la rédaction, comme s'ils avaient rempli quelque chose de prérempli sans s'adapter aux enfants, au contexte. Ces rapports ressemblent aux questions de concours de professeur des écoles que je connais bien, où l'on est censés analyser les travaux d'élèves fictifs : et c'est bien ça le problème avec leurs fiches : tu le dis toi même " je trouve que c'est tellement simple, trop simple, de rédiger ainsi un rapport sur un enfant alors que ces gens viennent chez nous sans nous connaître, sans prendre le temps de parler avec nous... Ils n'ont pas pris le temps de se présenter aux enfants, ils ne m'ont posé aucune question sur "ma façon de pratiquer l'IEF" avec les enfants... Qu'ont-ils passé comme temps auprès de nous? A peine deux petites heures... A part leurs fiches et que les enfants les remplissent, ces gens-là se sont-ils préoccupés d'autre chose? " ....tout se passe comme si vous étiez une famille fictive pour eux, ils n'ont pas cherché réellement à vous connaître et restent dans ce qu'ils connaissent eux,le fameux socle commun de connaissances et compétences (qui ne doit être acquis qu'en fin de scolarité obligatoire, c'est la seule obligation : en gros, légalement j'en déduis qu'il ne peut t'être exigé que pierre lilé ait le niveau ce1 des programmes ou cp pour léa kenza ! et encore, quand ils parlent de niveau attendu, ici encore c'est le niveau attendu d'un élève imaginaire, alpha : la réalité dans les écoles en est toute autre et il y a de grandes disparités de niveaux justement d'un enfant à un autre (sauf qu'au lieu de les attendre, on les fait redoubler : leur offrant ainsi dès le plus jeune âge un sentiment d'échec qui les suivra longtemps!) : comment alors oser exiger de tes enfants ce qu'ils ne garantissent même pas eux même dans leurs écoles publiques !

    La phrase " l’attitude fermée et opposante de l’enfant est inquiétante et l’on peut

    penser qu’elle risque de nuire à l’acquisition des savoirs de base nécessaires à tous

    dans le cadre du socle commun des compétences et connaissances" paraît absurde !!!! L'attitude fermée nuit à leur passation d'évaluation, pas à l'acquisition de savoirs (c'est vraiment sans logique !)

    bon, voilà ce qui m'est venu en vrac mais il y aurait sans doute encore beaucoup à dire

    en tout cas reste confiante, ta famille est merveilleuse, j'ai trouvé ça super l'anecdote du linge plié. Et encore merci pour tes gentilles cartes, les premières que j'ai reçues pour la naissance de mon fils et qui m'ont fait si chaud au coeur. J'espère que vous êtes bien installés et vous embrasse.

     

    Suite à cette menace de vouloir faire repasser un contrôle à Pierre-Lilé dans des locaux inconnu, et suite à la menace de vouloir nous obliger à ce qu'il réintègre une école, nous commençons à nous poser des questions sur le fait de "faire diagnostiquer l'autisme" de Pierre-Lilé.  J'hésite car cela signifie entrer dans un système.  Pour moi, il est comme il est.  Nous l'acceptons tel quel.  Certes, certains de ces comportements commencent à devenir difficiles à gérer, et même s'il s'est vraiment beaucoup épanoui depuis qu'il est déscolarisé et qu'en compagnie de ses frères et soeurs, il est vraiment tiré vers le haut, je pense qu'une aide extérieure pourra peut-être nous aider!

    Heureusement, nous sommes tombés sur un très chouette pédopsychiatre, très ouvert, respectant nos choix...  Celui-ci a immédiatement renvoyé un certificat à l'inspection académique expliquant qu'il était sensible à l'imprévu et/ou à la nouveauté et pouvait se renfermer si ça l'inquiétait trop.  Qu'en l'état actuel, la fréquentation scolaire n'était pas un facteur d'épanouissement pour Pierre-Lilé et qu'au contraire, la confrontation  au groupe pourrait être violente pour lui...

    Cela clôturait donc provisoirement l'histoire, jusqu'à l'an prochain en tout cas!!! ;o)

     

    Entre temps, nous avons déménagé.  Pour cette troisième année d’IEF, nous avons donc à nouveau eu droit au contrôle social…  Si celui-ci sera mal vécu, finalement il se finira bien…

    « Besoin d’ondes positives.  Le choc des titans. »

    « Décidemment, je ne sors jamais indemne de ce genre de visites…  C’est le choc de la rencontre de deux mondes qui ne se comprennent pas.

    Le maire paraissait finalement plutôt gentil.  (Je rappelle que nous avons été soupçonnés de sectaires au début que nous habitions au village…  Ici, il n’a pas arrêté de dire que notre petite dernière, Lili-rose, était vraiment « gracieuse » !)  Il nous a avoué qu’il venait accompagné de l’assistante sociale car avait été surpris par notre courrier de déclaration d’IEF et ne savait pas très bien comment s’y prendre…

    L’assistante sociale, quant à elle, nous a, bien entendu, martelé de questions et a été assez intrusive.

    Toujours cette suspicion qui plane au-dessus de nos têtes.  La guillotine prête à

    nous trancher le cou au moindre écart.

    Cette chère madame a tout de même quelque peu outrepassé ses droits, en visitant l’entièreté du domicile et en nous posant des questions d’ordre financier (Il est tout de même précisé dans le guide juridique de LED’A que ce n’est pas le but de la visite…  Je pense que cette dame, tout comme le maire, ne savait pas trop comment s’y prendre non plus, donc elle a fait un « contrôle social classique »…)  Nous ne lui en tiendrons pas rigueur, vu que nous n’avons rien à cacher.  Mais, bon, soit, sur le principe, on s’en sent toujours un peu mal.  Ca me laisse une impression de « fouille au corps ».  On touche à quelque chose d’intime…

    L’assistante sociale nous a demandé si nous n’étions pas opposés aux soins médicaux pour nos enfants, si nous avions des amis et… tenez-vous bien, si nous étions végétariens ?!  Mais bon Dieu, quel est le rapport ?!!!

    Elle a conclu en disant qu’il n’y avait pas de poubelles et de couches qui traînaient partout à terre mais que la cuisine était tout de même un peu petite !!!  Mais, vu que nous sommes une famille aimante !!!  (Rires !)

    Bon, je n’ai pas pu en placer une.  A chaque fois que je caressais mes livres sur l’IEF du bout des doigts et que je tentais une petite présentation, cette chère madame m’interrompait avec ces questions lancées telles des flèches, à la manière d’un Robin des Bois qui se prend pour Lucky Luke en tirant plus vite que son ombre ! ;o)

    Mais le maire est tout de même reparti avec le petit livret explicatif de LED’A !

    Certes, on ne ressort pas indemne de ce genre de visite.  Il me faudra du temps pour m’en remettre et beaucoup, beaucoup d’ondes positives !!! »

     

    Peu de temps après, j’ai appris que cette assistante sociale nous avait trouvé formidables et que si nous avions besoin d’aide, nous ne devions pas hésiter à la contacter…

     

    Petite réflexion

    « Le prix du bonheur » Les larmes de maman

    -« Dis maman, pourquoi tu pleures ? »

    -« Ce n’est rien, petit chou, je suis juste un peu fatiguée »…

    (En réalité, maman pense : Je me bats pour toi, pour vous mes amours.  J’essaie d’avancer pour vous, dans ce monde de fous, avec mes utopies.  La bêtise humaine et l’incompréhension peuvent faire tellement mal.)

    « Ne laissez pas entrer les loups dans la bergerie »

    Imaginez une avenue de New-York bondée de monde.  Une maman et un papa tenant dans une de leurs mains une valise bourrée d’utopies (elle pèse bien lourd car elle contient pas mal de choses à changer dans ce monde, pas mal de choses que ce papa et cette maman espéreraient meilleur pour demain, pour leur progéniture) …Disons plutôt que la maman porte une valise et le papa un sac à dos ! ;o)

    En plus de leurs bagages, comptez un bébé en écharpe et quatre autres petits loulouss qu’il faut tenir par la main pour ne pas les égarer dans cette foule, mais avant tout, parce qu’on les aime très, très fort et qu’on veut les aider à avancer…

    Et ce papa et cette maman, ces cinq loulous et leurs utopies tentent de se frayer un chemin et d’avancer, à contre-courant.

     

    Au jour d'aujourd'hui, Pierre-Lilé est accompagné par une très gentille éducatrice de son SESSAD.  Elle vient chez nous, à raison de deux fois par semaine et reprend plein de petits exercices cognitifs avec Pierre-Lilé.

     

    Cette année, je décide de prendre les devants et rédige une lettre à l'attention de l'inspection académique, leur expliquant "notre mode de fonctionnement":

     

    Madame, Monsieur,

     

    Afin de préparer au mieux notre rencontre du 11 avril prochain, pour vous permettre de comprendre le mode d'instruction pratiqué au sein de notre famille et afin que vous puissiez tenir compte de nos choix éducatifs, nous vous prions de bien vouloir prendre connaissance du document suivant décrivant l'instruction pratiquée au sein de notre famille.

    Vous trouverez également, ci-joint, le livre "L'apprentissage informel expliqué à mon inspecteur" de Claudia Renau ainsi que le livret "Mieux connaître l'Instruction En Famille" édité par LED'A.  Ceux-ci décrivant, en effet, très bien notre "mode de fonctionnement"!

     

     

    L'apprentissage pratiqué au sein de notre famille est autonome et informel.  Ce qui signifie que nos enfants sont en apprentissage permanent.  Ces apprentissages sont transversaux, pluridisciplinaires.  La maison et le vécu quotidien deviennent ainsi un petit laboratoire d'idées et de découvertes.  Cette façon d'apprendre contribue à l'équilibre et à l'épanouissement de nos enfants.  L'apprentissage autonome et informel promeut certaines valeurs: confiance et estime de soi, refus de la compétition et de la coercition, efficacité de l'apprentissage lorsqu'il fait sens.

     

    Les enfants ne sont pas évalués.  Néanmoins, l'absence d'évaluation formelle n'indique pas qu'il y a absence d'instruction.  L'absence d'évaluation de l'enfant fait partie intrinsèque de la pédagogie de notre famille.

     

    En ce qui concerne les contrôles académiques, pour rappel, les test basés sur le niveau scolaire défini par l'âge de l'enfant ne sont pas obligatoires.  Tout comme le contrôle n'a pas pour objet de valider le niveau scolaire.

    "Des enfants ayant un ou deux ans de retard dans le cursus scolaire existent; la différence chez ces enfants instruits en famille est qu'ils ne se vivent pas comme étant "en retard", mais au contraire en pleine possession de leur capacité d'apprendre, d'autant qu'ils sont souvent "en avance" dans d'autres domaines.  Ils rattrapent rapidement ce décalage au moment où ils sont prêts." (Extrait du livre "L'apprentissage informel expliqué à mon inspecteur" de Claudia Renau aux Ed. L'Instant Présent)

     

    Notre fils Pierre-Lilé éprouvait certains "blocages" notamment en comptage et en calcul.  Le voyant pleurer devant des feuilles et un apprentissage cognitif, j'ai préféré abandonner ces méthodes et ne pas le bousculer afin de ne pas altérer sa soif d'apprendre.  La récente découverte de son autisme nous a ouvert les yeux sur certaines choses.  Et à ce jour, l'éducatrice spécialisée de notre fils, reprend avec Pierre-Lilé certains apprentissages...

    "L'instruction parentale est parfois adaptée en raison d'une situation difficile par rapport à l'école ou à un évènement particulier extérieur à celle-ci.  D'après l'expérience au sein de notre association, ces enfants ont besoin de temps pour se remettre du traumatisme qu'ils ont subi et parfois auront une période durant laquelle ils ne progressent pas dans leurs apprentissages.  Cette période doit être respectée car elle leur est bénéfique pour retrouver un équilibre personnel avant de retrouver le goût d'apprendre." (Extrait du livret "Mieux connaître l'Instruction En famille", édité par l'association Les Enfants D'Abord)

     

    Pour Pierre-Lilé et Léa-Kenza la lecture est toujours en cours d'apprentissage.  Nous utilisons toujours la méthode des "Alphas".  Ainsi, Léa-Kenza commence à être capable de lire des mots comportant des "sons" (phonèmes) représentés par les groupes de deux ou trois lettres les plus courants, tels que "ou", "an", "on", "in", "eu", "oi", "oin", "gn", etc.  Les enfants sont très demandeurs que nous leurs lisions des histoires, notamment des albums "Tintins".  Lesquels ils prennent d'ailleurs plaisir à les reprendre eux-mêmes et à essayer d'en déchiffrer certains mots et ainsi de lire certaines "bulles".  Tout comme ils le font sur des boîtes de céréales ou autres emballages alimentaires,...

    "Une enquête menée en 2000 par l'association "Les Enfants D'Abord", auprès d'une centaine de familles françaises instruisant leurs enfants à domicile, a constaté que l'acquisition de la lecture se faisait à des âges très différents, variant de 4 ans à 11 ans.  Parfois ces écarts existent au sein d'une même famille. 

     

    Il n'est donc pas inhabituel qu'un enfant instruit à la maison apprenne à lire tard.  Le Dr Alan Thomas, chercheur à l'Université de Londres, Institute of Education, a observé ce phénomène en faisant une étude sur cent familles anglaises et australiennes instruisant leurs enfants à domicile.  Il a constaté que les enfants qui lisent tardivement ne sont pas pour autant de mauvais lecteurs et qu'ils y prennent goût très rapidement une fois qu'ils ont eu le déclic.  Ces mêmes enfants développent souvent des connaissances et compétences dans d'autres domaines qui les aident à acquérir rapidement ou à dépasser le niveau de lecture des enfants de leur âge une fois la lecture acquise." (Extrait du livret  "Mieux connaître l'Instruction En famille", édité par l'association Les Enfants D'Abord)

     

    L'apprentissage écrit est pour l'instant quasi inexistant vu que l'apprentissage se fait surtout via les conversations enfants-adultes et via les réponses aux questionnements des enfants.  Nos enfants ne sont donc toujours pas en mesure d'écrire les mots prévus en dictée.  Cependant, ils sont capables d'écrire quelques petits mots en écriture majuscule imprimée ou script lorsqu'ils dessinent, par exemple des petites "BD's", sur leurs dessins,...

    "L'écrit sans être négligé, peut avoir une place moins importante qu'à l'école car l'apprentissage dans différents domaines se fait et se vérifie souvent à partir d'observations orales, de recherches communes et de conversations entre parents et enfants."  (Extrait du livret  "Mieux connaître l'Instruction En famille", édité par l'association Les Enfants D'Abord)

     

    Les enfants sont entourés de livres et d'internet qui offre également un support intéressant lors de certains questionnements qui donnent ainsi lieu à des recherches sur différents thèmes.  Ainsi, dernièrement, après la vision d'un petit feuilleton évoquant le "Monstre du Loch Ness", nous sommes allés sur internet rechercher des "photos" et informations à ce sujet.

    Les enfants apprennent énormément par le jeu.  Nous n'hésitons donc pas à nous rendre régulièrement à la ludothèque de Cahors et à y emprunter différents jeux.

    Notre famille organise régulièrement différentes sorties ainsi que pas mal de voyages en Belgique.  Nous avons ainsi pu visiter divers parcs animaliers, sites historiques  (Par exemple maisons troglodytes en Dordogne, Plage du débarquement en Normandie,...), voir certains "monuments" (Lion de Waterloo, Manneken-Pis,...) Découverte des pêcheurs rentrant au port en Espagne,... Nous n'hésitons pas non plus à aller à la rencontre d'artisans ou de personnes ouvertes à ce qu'on les observe pratiquer leur métier et à leur poser un maximum de questions!

    Léa-Kenza se passionne pour le monde équestre.  Elle a ainsi, l'an dernier fait du poney, ainsi que l'été passé participé à un "stage poney" d'une semaine.  Lors de nos passages en Belgique, elle peut monter et s'occuper de chevaux d'une amie.

    Pierre-Lilé à quant à lui fait plusieurs petits stages de poterie à la "Poterie de la Maison Rose" de Prayssac.  Il a une très belle dextérité manuelle et est doué pour tout ce qui demande précision et

    minutie.  Pierre-Lilé se passionne pour le monde agricole.

    Nos enfants sont tous très sensible à leur environnement, à la nature et en captent merveilleusement la fragile beauté!  Nous aimons ainsi beaucoup les balades en famille.  Dernièrement, nous nous sommes rendus au lac à Groléjac et avons fait la balade des marais.  Certains panneaux didactiques nous indiquaient ainsi la faune et la flore des lieux et expliquaient la migration de certains canards...

    Mais plus que tout, même sans visite particulière, chaque jour offre de nouveaux apprentissages car un enfant pose naturellement des questions.  Et un enfant évolue naturellement, même si ce n'est pas toujours dans les domaines attendus!  Comme le disait Maria Montessori, "L'enfant n'est pas un vase qu'on remplit mais une source qu'on laisse jaillir"!  Ainsi, nous ne nous voyons pas comme des enseignants, mais simplement comme des guides.

     

     

    ...Une dernière petite chose à rajouter, par rapport à la conclusion du dernier compte-rendu de l'inspection académique, en citant à nouveau Claudia Renau (Extrait de son livre "L'apprentissage informel expliqué à mon inspecteur" de Claudia Renau aux Ed. L'Instant Présent)

    "Il convient d 'avoir conscience que d'éventuelles questions de l'inspecteur peuvent être intrusives.  Lorsque l'enfant est moteur de son rythme et de ses sujets d'apprentissages, il n'est pas habitué à restituer à la demande, de façon artificielle.  De telles demandes de démonstration n'ont du reste pas de sens pour lui: quand il connaît une chose, il la connaît sans mise en scène ni ostentation, pour lui-même et non pour autrui.

    La restitution existe parfois, de façon inattendue et spontanée, avec les personnes de confiance que l'enfant connaît.  Certes à l'occasion de la visite de l'inspecteur, le parent pourrait demander une

    restitution à son enfant: l'habitude familiale de bienveillance permettrait à l'enfant de pouvoir répondre avec la certitude de ne pas être jugé.  (Ce qui n’implique d’ailleurs pas absence de correction en cas d’erreur, que l’enfant accepte bien lorsqu’il a grandi dans un milieu non jugeant.)  On arrive là au cœur de la difficulté : la visite de l’inspecteur porte intrinsèquement un élément de jugement, puisqu’il vient précisément vérifier et a le pouvoir de prononcer une injonction de scolarisation.

    La noblesse de la situation de l’inspecteur est de se positionner en tant que partenaire pédagogique de l’éducation de l’enfant, venant avec ses connaissances, son expérience et son bon sens ; son rôle n’est pas de créer du stress et de la souffrance en jugeant et/ou en mettant en cause les choix de la famille.»

    Madame, Monsieur, J’espère ainsi pouvoir établir avec vous un « dialogue constructif » vous permettant de mieux vous rendre compte de l’apprentissage vécu dans notre famille et dans le respect de nos choix…

     

    Restant à votre disposition pour tout autre complément d’information, je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, mes cordiales salutations,

     

     

    Mardi, le 9 avril 2013.  Quelques jours avant la visite de l'inspection académique, en réponse à une amie me demandant si je suis sereine pour cette visite...

     

    Oh, pour jeudi, je ne m'inquiète pas trop. Ici, j'avais commandé chez LED'A le petit catalogue "L'instruction en famille un mode d'instruction à part entière". Tu peux, par exemple, y lire que 90% des familles ne sont pas satisfaites de la façon dont se déroulent les contrôles de l'instruction en famille. Et plein de sympathiques petits témoignages d'enfants disant que les contrôles, ce serait mieux s'il n'y en avait pas... Je pense que malheureusement les inspecteurs ont leurs principes et nous les nôtres... Alors, laissons les venir et repartir... Et puis, s'il y a des remarques ou des menaces, on fera comme Catherine Baker, on les collectionnera dans une jolie farde! ;o)

     

    Pour cette troisième visite j’avais également sollicité la présence de l’éducatrice de Pierre-Lilé. 

     

     

    Ce que j’ai aimé, c’est le coup de téléphone de l’éducatrice me rassurant que ce qui était le plus important pour elle, c’est que Pierre-Lilé soit heureux et épanoui !  Qu’avec Lilé, ils allaient l’épater l’inspecteur !  Et après, peu importe ce qu’il dirait !  Que je ne devais pas me tracasser en vue du contrôle.  Qu’elle comprenait que j’avais peur de « perdre notre manière de vivre »  (Ce ne sont pas ses mots à elle, mais bon, c’est ce qu’elle a voulu me dire !) ;o)

     

    Notre troisième contrôle de l’inspection académique

    Bon, l’inspecteur et la conseillère sont arrivés avec 5 à 10 minutes de retard, sans s’excuser.  A nouveau, ils ne se sont pas présentés aux enfants…

    Comme signalé dans leur courrier, nous prévenant de leur visite, Pierre-Lilé a eu droit à « un contrôle adapté ».  Monsieur l’inspecteur n’est pas venu avec des fiches, mais a travaillé avec un cahier vierge, sur lequel il proposait des petits exercices à Pierre-Lilé.  Il n’hésitait pas non plus à montrer ses mains, ses doigts ou encore à sortir des stylos pour le comptage.  L’éducatrice de Pierre-Lilé était assise à côté de ce dernier et n’hésitait pas à accompagner ce contrôle, en sortant par exemple, du matériel qu’elle a l’habitude d’utiliser lorsqu’elle travaille avec Pierre-Lilé.  Et elle lui parlait beaucoup, en le félicitant, en lui disant qu’il était courageux car c’était long,… Petite anecdote : l’éducatrice de Pierre-Lilé a repris l’inspecteur lorsqu’il traçait une barre de bas en haut au lieu de le faire de haut en bas et lorsqu’il traçait un chiffre ou une lettre à l’envers!!!  (Hi, hi, vu que ce sont eux qui habituellement sont tatillons sur le sens de l’écriture !) ;o)

    Moi, je dis « Waw, pour Pierre-Lilé ! » car c’est vrai que c’est long et que du début à la fin, il a participé à ce contrôle en se prêtant au jeu, en souriant !  Et dire que l’an passé, il s’était tout à fait renfermé et avait refusé quoi que ce soit ! 

    Maintenant, je suis curieuse de voir le compte-rendu…

    Pour Léa-Kenza, la conseillère pédagogique s’est à nouveau amenée avec ces (foutues) fiches!  Evidemment, Léa-Kenza n’a pu su en faire la moitié…  La conseillère a pris une feuille entière de notes.  Heum, le compte-rendu risque d’être « salé » !!!

    Là, elle m’a fait la remarque qu’il faudrait que Léa-Kenza connaisse ses « doubles » pour l’aider, afin que ça puisse l’aider à éviter de perdre du temps à tout compter sur ses doigts, connaître ses dizaines,… pour qu’elle puisse avancer pour le reste.  Et que ça, c’était à moi de l’entraîner car cela ne vient pas tout seul chez un enfant…

    Comme on disait avec Frédéric, on savait à quoi s’attendre et on sait que le rapport sera mauvais…  S’ils étaient partis d’une fiche sur le cheval et le matériel utilisé pour en prendre soin, elle aurait eu 100% !

    Je leur ai fait la remarque, que selon la loi, leurs tests étaient interdits, qu’ils étaient censés vérifier l’enseignement donné par les parents…  L’inspecteur a répondu qu’il était parti d’un cahier.  Pour la conseillère, rien à dire.

    Nous avons trouvé l’inspecteur assez humain, en effet.  Il n’a pas hésité à nous donner des pistes, à nous parents, ainsi qu’à l’éducatrice de Pierre-Lilé sur différentes méthodes existantes,… On voit qu’il est ouvert et s’intéresse à toutes sortes de choses, qu’il est en apprentissage perpétuel.  Il nous a bien dit que bien sûr, c’était à nous de voir, que lui n’était auprès de Pierre-Lilé que depuis 20 minutes, que nous, parents, évidemment le connaissions mieux! 

    Je n’ai tout de même pas apprécié son ton condescendant lorsqu’il nous a fait remarquer que c’était tout de même suite à leur visite de l’an passé qu’il y avait eu un déclic pour la prise en charge de Pierre-Lilé (ce ne sont pas ses mots, mais en gros c’était ça !)  …Je l’ai regardé bouche-bée : « Vous voulez dire que c’est grâce à vous que nous avons découvert l’autisme de Pierre-Lilé ?! »

    Mon mari, plus diplomate, lui a répondu que oui, après la visite, nous avons commencé les démarches pour Pierre-Lilé (ce qui n’est pas faux, on voulait surtout que l’inspection académique nous f… la paix !)

    Après, il m’a rendu le petit livre : « L’apprentissage informel expliqué à mon inspecteur ».  En me demandant pourquoi je lui avais envoyé cela et pour qui je le prenais?!  Car Monsieur est un grand pédagogue qui passe son temps à étudier tout cela !  Il m’a fait la remarque que c’était comme s’il envoyait un ouvrage sur les plombages à son dentiste !!!  Je lui ai répondu que je ne savais pas ce qu’était un inspecteur et ce qu’ils sont censé connaître et que mon but n’était pas de le vexer ! 

    « Vous connaissez, alors, lui ai-je dit en souriant ? » « Oui, on me le ressort de temps en temps m’a-t-il répondu. » (Puis, comme on disait avec Frédéric après, tous les inspecteurs ne sont peut-être pas aussi « ouverts » que lui et ne s’intéressent peut-être pas à tant de choses que lui non plus…)

    Il m’a dit que par contre, la lettre que j’avais jointe était intéressante.  (Bon, c’est déjà ça !) ;o)

    Oui, il a fallu que Monsieur étale un peu ses connaissances…

    Oui, cette fois, il y a enfin eu un dialogue !

    Mais bon, au final, chacun continuera tout de même à camper sur ses positions…

     

    Non, tous ces gens-là ne sont toujours pas mes amis !  Et je doute que l’on réussisse à se comprendre un jour.  Je me sens tellement libre, et eux sont tellement enfermés.  Est-ce que les oiseaux en cage peuvent comprendre les oiseaux sauvages ?

    Comme on dit : « On ne peut pas plaire à tout le monde. »  Alors, je pense qu’il faut tout simplement passer son chemin… et continuer dans la direction qui est la nôtre.

     

    « L’inquiétude est une perte de temps.

     Elle ne permet pas de contrôler ni de changer les gens ou les événements.

     Elle vole en revanche votre joie et vous prive de l'instant présent. »

     

    Oui, ce genre de rencontres me bousculent, me décentrent,  m’empêchent de vivre le moment présent et d’être pleinement à l’écoute de ma petite famille…  Je suis un peu secouée, déconnectée, mais jamais pour longtemps, heureusement, ça passe comme s’est venu !  Ma grand-mère chantait toujours – et je lui en suis reconnaissante, de cet enthousiasme, de cette positivité – « les petites misères ne sont que passagères, moi je m’en fais pas ! »

    Je pense que le jeu en vaut la chandelle : un an de liberté contre une matinée par an à être emm…  Si les loulous étaient scolarisés, je pense sincèrement que je passerais mes journées à « retricoter » ce qui a été « détricoté » et que je serais

    bien plus à côté de mes pompes !!! ;o)

    Hier, en me couchant et en réfléchissant, il y a tout de même quelque chose qui m’a interpellé, une coïncidence frappante… Que ce soit l’assistante sociale ou l’inspecteur d’académie, à chaque fois que j’ouvrais la bouche pour m’exprimer et tenter d’argumenter, on me coupait la parole pour m’inonder de leurs vérités à eux…

    Ainsi, parler est naturel, mais écouter demande de la sagesse.

     

    « De tous les opprimés doués de parole, les enfants sont les plus muets.

    « Les enfants » ne disposent pas de moyens de s’exprimer.  Ils n’y sont pas invités, les décisions qui les concernent étant prises sans leur avis.  Ils croient qu’ils ne savent pas, étant dit ignorants bien qu’on les instruise six heures par jour.

    Ce sont les adultes qui parlent pour les enfants, comme les blancs parlaient pour les noirs, les hommes pour les femmes.  C’est-à-dire de haut, et de dehors. »

                                   Christiane Rochefort – « Les enfants d’abord », Grasset 1976

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